Plaine des Cafres

plateau d’altitude de l’île de La Réunion, situé entre le massif du Piton des Neiges et celui du Piton de la Fournaise, parsemé d’anciens cratères dont le Piton Tortue.

Carte postale ancienne de la Plaine des Cafres ^

Au début du dix-huitième siècle, Jean de la Roque écrit : « Entre ces plaines qui sont sur les montagnes, la plus remarquable, dont personne n’a rien écrit, est celle qu’on nomme la Plaine des Cafres, à cause qu’une troupe de Cafres esclaves des habitants de l’île s’y était allée cacher après avoir quitté leurs maîtres. Du bord de la mer on monte assez doucement pendant sept lieux pour arriver à cette plaine, par une seule route, le long de la rivière de Saint-Etienne : on peut même faire ce chemin à cheval. Le terrain est bon et uni jusqu’à une lieue et demi en deçà de la plaine, garni de beaux et grands arbres dont les feuilles qui en tombent servent de nourriture aux tortues que l’on trouve en grand nombre.

(…) Mais ce qui s’y voie de bien extraordinaire ce sont certaines élévations de terre, taillées presque comme des colonnes, rondes et prodigieusement hautes ; car elles n’en doivent guère aux tours de Notre-Dame de Paris. Elles sont plantées comme un jeu de quilles, et si semblables qu’on se trompe facilement à les compter. On les appelle des pitons. Si on veut s’arrêter auprès de quelqu’un de ces pitons pour se reposer, il ne faut pas que ceux qui ne s’y reposent pas et qui veulent aller ailleurs, s’écartent seulement de deux cents pas : il courraient le risque de ne plus retrouver le lieu qu’ils auraient quitté, tant ces pitons sont en grand nombre, tous pareils, et tellement disposés de la même manière que les créoles, gens nés dans le pays, s’y trompent eux-mêmes. »

D. Hisnard, Histoires du Piton Tortue (1978).