ou passage d’En-Bas, situé sur le chemin de la tortue et dans la zone de la ravine du Bras Sec. Il est le plus couramment franchi par les observateurs qui se rendent au Piton Tortue. Selon la légende, cette porte fut rouverte au dix-huitième siècle par un groupe de douze marrons cherchant à échapper aux chasseurs d’esclaves.
Carte des Passages (extrait) ^
L’aube se levait sur la plaine quand les hommes entendirent les aboiements. Ils avaient été repérés. Affolés et à peine réveillés, les marrons bondirent de leur cachette. Ils ne voulaient pas croire que c’était la fin. Vite, se sauver ! Ils descendirent la pente glissante, s’accrochant aux brandes et butant contre les fougères. Atteignant le fond de la ravine, le chef des Douze qui ne savait plus où aller s’adressa en ces termes à la forêt : « Amba ! N’y a-t-il personne ici pour nous aider ? » Et la réponse fut immédiate, une voix qui leur parla à tous, une voix claire qui disait : « N’ayez pas peur ! Entrez car vous êtes ici chez vous. Puis fermez la porte derrière vous ! » Mais l’homme qui était à leurs trousses cria : « Ils sont passés par là ! Je vous tiens, bande de sauvages ! » Courant sur les rochers, il chuta brutalement en hurlant de douleur, son pied gauche happé par la pierre. Il ne pouvait plus bouger, son membre coincé dans le trou. Dans ce nouvel extrait, le conteur nous rappelle que l’accès au piton est aujourd’hui possible grâce à la demande des Douze. C’est ainsi que ces marrons rouvrirent l’un des passages qui mènent au Centre et qu’ils purent être protégés. Dans la ravine du Bras Sec, on peut toujours y observer, parfois dans une flaque d’eau, l’empreinte du chasseur.
D. Hisnard, Histoires du Piton Tortue (1978).
L'empreinte du chasseur ^
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